undrip would bring justice

LA DÉCLARATION SUR LES DROITS
DES PEUPLES AUTOCHTONES
AMÈNERAIT PLUS DE JUSTICE

Par Nick Wapachee, 6 août 2017

Les 12-13 septembre, l'Assemblée des Premières Nations du Québec-Labrador, avec la Ville de Montréal et la Commission canadienne pour l'UNESCO, fêtera le 10e anniversaire de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP) dans le territoire Kanien'keha: ka – Mohawk. Cet anniversaire marque un jalon important dans la reconnaissance des droits autochtones au plan international, et un moment pour contempler le travail qui reste à faire. 

Le chef Ghislain Picard de l'Assemblée des Premières Nations du Québec-Labrador croit que l'adoption et la mise en œuvre de la Déclaration au Canada amènera la justice aux communautés autochtones.

« C'est une question de justice et d'équité », selon Picard, « mais aussi de réparations pour faire en sorte que nos peuples aient les mêmes possibilités que les Canadiens. »

Picard a été nommé Chef en 1992 et a œuvré pour le développement de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones. Il est d'avis que la politique canadienne est insuffisante quant au respect des droits inhérents des communautés autochtones établis par les traités.

« Val d'Or a adopté une résolution en soutien à la Déclaration au mois de juin », selon Picard. « Je sais que la Ville de Montréal prépare une résolution analogue... Je pense que chacun peut y jouer un rôle. »

Le 20 août, Montréal a répondu à la prévision de Picard, en adoptant la Déclaration lors d'une cérémonie officielle à l'Hôtel de Ville.

 


La Déclaration contient 46 articles qui protègent les droits fondamentaux des personnes autochtones, notamment les droits linguistiques, culturels, au territoire et à l'autodétermination.


Une brève histoire de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones

La Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones est un instrument international pour la protection des droits fondamentaux des peuples indigènes. Sa rédaction a nécessité 20 ans et elle a été adoptée au Conseil des droits humains à l'Assemblée générale de l’ONU le 13 septembre 2007.

Elle contient 46 articles qui protègent les droits fondamentaux des personnes autochtones, notamment les droits linguistiques, culturels, au territoire et à l'autodétermination.

Kenneth Deer est l'éditeur et rédacteur de The Eastern Door, un journal indépendant primé au service de la communauté mohawk de Kahnawake. Deer a fait parti du groupe de travail de l'ONU relatif au projet de Déclaration sur les droits des peuples autochtones depuis 1995.

Il croit que le droit à l'autodétermination constitue la lutte fondamentale depuis le tout début. Pendant les discussions et rencontres auxquelles il a participé à l'ONU, il s'est rendu compte que le droit à l'autodétermination est intégral à tout autre droit, y compris le droit à l'instruction, au développement économique et à la santé.

« Nous sommes les peuples ayant le droit à l'autodétermination, et nous avons tous ces droits », dit-il.


Il y a 370 millions de personnes membres de peuples autochtones répandus dans 70 États à travers le monde. Ce sont des peuples de plusieurs langues, cultures et origines différentes, avec des territoires ancestraux.


Selon le Forum permanent des Nations Unies sur les questions autochtones, il y a 370 millions de personnes membres de peuples autochtones répandus dans 70 États à travers le monde. Ce sont des peuples de plusieurs langues, cultures et origines différentes, avec des territoires ancestraux d'une importance capitale à leur survie. Cependant, ils font face à la marginalisation, à la pauvreté, à la discrimination et à l'absence de représentation politique.

Au Canada, en 2011 il y avait 1,4 millions de personnes d'identité autochtone, selon l'Enquête nationale auprès des ménages de Statistique Canada, ce qui comprend les peuples des Premières nations, les Métis et les Inuit. Ils constituent 4,3 % de l'ensemble de la population canadienne.

 

Un cadre pour la protection des enfants

Cindy Blackstock, directrice de la Société de soutien à l'enfance et à la famille des Premières nations du Canada, est d'avis que la Déclaration doit prendre la forme d'une loi canadienne pour la protection des enfants des Premières nations, Métis et Inuit.

Elle œuvre dans la protection des enfants depuis environ 25 ans et a vu un nombre record d'enfants autochtones retirés de leurs foyers – souvent pour des motifs au-delà du contrôle des parents comme la pauvreté, les services inadéquats en réserve et une mauvaise qualité d'habitation.

« À mon avis c'était injuste, et injuste à l'égard des enfants. »

Elle aimerait que d'autres États œuvrent au plan international pour transformer la Déclaration en une convention obligatoire.

« Si ces droits étaient reconnus au sein de la déclaration, il y aurait un projet holistique non seulement pour adresser les inégalités, mais également pour le soutien aux enfants autochtones et pour la réalisation de leurs droits culturels et linguistiques – et l'ensemble de leurs droits. »

Elle a dit souhaiter un système de plaintes pour les questions au-delà des droits domestiques et plus de liaison avec la communauté internationale. picto

10e anniversaire de la Déclaration

Les 12-13 septembre, les célébrations à Montréal donneront la parole aux leaders internationaux qui luttent pour l'amélioration des vies des peuples autochtones. Les participants auront l'occasion de participer à des ateliers interactifs, de rencontrer des dirigeants autochtones et non-autochtones ainsi que de participer à la célébration des cultures autochtones.

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Nick Wapachee

Nick Waphachee est un journaliste cri d'Eeyou Istchee, dans le nord du Québec. Il écrit et parle la langue crie. Il couvre les questions sociales et la politique autochtone. Il vise avant tout à améliorer le journalisme autochtone au plan national et d'être en lien avec les communautés.

Cet article est publié en collaboration avec

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